Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/317

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car elle se concentrait d’abord et pouvait, en se portant au cœur, le faire rompre sous la palpitation précipitée qu’elle éprouvait… Sa colère ne s’exhalait alors que par des paroles ; elles étaient aussi injurieuses que possible ; et cette bouche si fraîche, cette figure si blanche et si douce, se contractaient toutes deux et devenaient souvent laides sous la fureur qui l’agitait.

Mathilde était vive, passionnée ; l’expression de ce qu’elle éprouvait était toujours au bord de ses lèvres. Elle ne savait ni dissimuler ni se contenir pendant le temps que durait une explication qui aurait touché son cœur. Souvent sa cousine, avec un ton doctoral, venait lui faire une leçon qu’elle aurait dû recevoir : Mathilde, qui l’aimait, parce que son cousin ; qui était mort dans l’ignorance de la conduite de sa femme, l’aimait aussi avec tendresse et l’avait recommandée à sa cousine, Mathilde, toujours parfaite, l’avait prise avec elle, et de ce jour sa maison, qui avait été jusque là l’a-