Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/324

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M. de Pusieux, et je sais qu’ils me comprennent dans le même anathéme.

— Vous ?

Alphonse inclina la tête en souriant.

— Et pourquoi, grand Dieu ?

— Ah ! pourquoi ? Ma chère Mathilde, vous ne le saurez jamais.

Mathilde regarda Alphonse attentivement ; un soupçon lui traversa l’esprit. Elle rougit d’abord, voulut parler, se contint, et finit par fondre en larmes.

— J’ai deviné, n’est-ce pas ? dit-elle à Alphonse en lui tendant la main.

Il prit cette main, et, la serrant avec tendresse dans les siennes, il lui dit :

— Quoi ? mon amie, qu’avez-vous deviné ? qu’avez-vous dans la pensée ?… Non, il n’y a rien qui vous puisse alarmer… rien au monde. Je vous aime si profondément, mon affection est si entière que rien ne peut l’altérer.

Mathilde le regarda encore en silence, et de