Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/327

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répondait à tout ce que le cœur de Mathilde pouvait concevoir d’inquiétudes. Il se mit à ses pieds sur un coussin, et la regardant avec une affection tout à la fois tendre et solennelle :

— Mathilde, lui dit-il, merci de m’avoir jugé et vu comme je suis !… Je sens que je le mérite ; merci, mon amie ! je vais payer votre confiance en moi par une autre confiance. Je connaissais votre cousine ! je l’ai connue aussitôt que je vins dans cette maison. Le hasard me fit faire cette découverte quinze jours après notre arrivée au château de Juliers.

Je vous aimais, Mathilde, et je vous aimais déjà assez fortement pour qu’aucune autre femme ne pût avoir de pouvoir sur moi. Je regardais donc votre parente avec le plaisir qu’on éprouve à voir un beau tableau ; mais voilà tout. Je la jugeai dès lors froide et calculée. Ce n’était pas un vice, mais c’était un défaut pour moi. Aussi dut-elle s’apercevoir que je ne m’approchais jamais d’elle avec em-