Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/331

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parvient à mon oreille, mais si distinctement, que je crus qu’on parlait à côté de moi. J’écoutai !… c’était en effet une voix humaine !… Qu’est-ce que cela peut être ? me dis-je. Je ne connaissais pas alors la salle de bains, et puis d’ailleurs elle était au-dessous, et j’y étais parvenu par un sentier sur la montagne qui masque même la masse de l’édifice. Cette voix que j’entendais n’était pas forte ; elle était même faible ; mais elle avait un ton d’aigreur qui me faisait éprouver un sentiment désagréable. Peu à peu cette voix devint plus claire, parce que je m’habituai à l’effet qu’elle produisait sur moi. J’écoutai alors plus attentivement, et je reconnus enfin la voix de votre cousine. Elle parlait à sa femme de chambre. La pauvre fille avait oublié, je crois, une ceinture, ou celle qu’elle lui avait apportée n’était pas le ruban voulu par sa maîtresse. Ce fut l’objet d’un discours qui me confondit ; les mots les plus piquans, mais les plus injurieux, des pa-