Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/46

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vice-roi eut montré la véritable intention dans laquelle il était de former une alliance avec les rois de Matamba, Zingha qui savait plus qu’une autre que cette couronne ceindrait son front, veilla à ce qu’elle fût conservée pure et intacte de toute souillure jusqu’au moment où elle la prendrait pour la rendre glorieuse et renommée.

Zingha fut admirable dans cette conférence : elle excusa sans bassesse le manquement de foi de son frère, demanda la paix, mais avec dignité. Elle démontra au vice-roi que, si les Européens avaient sur eux l’avantage de la civilisation, les Africains avaient, eux, celui d’être sur leur territoire, au milieu des ressources que tout le pouvoir et l’industrie des Portugais ne pouvait leur procurer… et elle termina par un raisonnement aussi habilement fait que s’il eût été avancé par le plus habile diplomate de l’Europe ; c’était la réponse à la demande du tribut annuel.