Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/47

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— Seigneur, dit-elle au vice-roi, jamais nous n’accéderons à une telle demande. Si mon frère pouvait être assez lâche pour le faire, les peuples qui sont sous son sceptre le désavoueraient en le déposant… On vous paierait la première année, la seconde le traité serait violé et la paix rompue. Demandez maintenant, mais une seule fois, ce que vous prétendez. J’ai le pouvoir d’accorder ou de refuser. Je vous rends les esclaves portugais faits par nos troupes dans la dernière guerre, j’y joins l’offre de l’alliance d’un roi puissant. Voilà ce que je puis offrir au nom de mon frère, voulez-vous l’accepter ?

Le vice-roi réfléchit un moment… ses réflexions étaient arrêtées d’avance. Il savait ce qu’il pouvait attendre de ce peuple ; mais la femme qu’il avait devant les yeux lui ouvrait un autre champ de pensées… Le père Perez, premier aumônier de la vice-royauté et inquisiteur de Goa, lui fit un signe que le vice-roi comprit. Ce qu’il fallait c’était de gagner du