Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/93

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tigre occupé à dévorer une proie qu’il venait d’égorger… Zingha se couche presque jusqu’à terre et fait signe à ses compagnons de l’imiter ; puis, profitant de la lumière vive que donne la lune, elle regarde l’animal, dont la belle stature lui donne le désir de le vaincre. Elle donne tout bas ses instructions à Cassangé, qui plusieurs fois l’a accompagnée à la chasse du tigre… C’est une belle dépouille ! dit la princesse. En effet, l’animal était un des beaux du désert. Occupée de son repas, la bête cruelle ne voit pas l’approche de ses ennemis. Zingha prend son arc, choisit sa plus forte flèche, vise long-temps, et donne le signal par un mot. Les trois flèches parties en même temps ont frappé l’animal presque mortellement : la flèche de Zingha lui traversait le gosier et le sang l’étouffait : cependant il lui restait encore assez de force pour se venger en expirant, s’il eût été près de ses ennemis. La rage et la douleur lui arrachaient des cris qui appelaient sa compagne.