Page:Académie française - Recueil des discours, 1890-1899, 1re partie, 1895.djvu/86

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bre hésitant, troublé — et finalement prend un revolver…

Ce plaidoyer continuel en faveur des femmes est sans doute un des motifs pour lesquels son œuvre a été tant aimé d’elles ; mais je ne crois pas que ce soit le seul, ni même, quoi qu’on en ait prétendu, le principal.

Et il faut vraiment qu’ils aient été bien sérieux, leurs motifs, — car il les a malmenées comme personne. D’abord les quelques monstres qu’il lui a plu de créer sont toujours féminins. On peut répondre, il est vrai, que ces monstres sont des exceptions ; mais je trouve intéressant de citer ici quelques phrases cueillies au hasard dans ses livres, et qui s’adressent à la femme en général ; celle-ci, par exemple : « Les femmes ont des malices subtiles et profondes dont elles gardent le secret », ou bien cette autre : « Les femmes sont à l’aise dans la perfidie comme le serpent dans les broussailles, et elles s’y meuvent avec une souplesse tranquille que l’homme n’atteint jamais » ; ou encore ce portrait de la Parisienne qui, du reste, ne nous est nullement présenté comme une charge : « Dans cette étrange serre chaude de Paris, l’enfant est déjà une jeune fille, la jeune fille est une femme et la femme est un monstre. Elle se conduit quelquefois bien, quelquefois mal, sans grand goût pour l’un ni pour l’autre, parce qu’elle rêve quelque chose de mieux que le bien et de pire que le mal. Cette innocente n’est souvent séparée de la débauche que par un caprice et du crime que par une occasion. » Des réquisitoires de cette violence, on en trouve partout dans son œuvre, et il est manifeste que, d’une façon absolue, il considère les femmes comme inférieures à nous, — excepté, bien entendu,