Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/317

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– Pourquoi donc ?

– C’est qu’il me faudra, j’imagine, quelque distraction après mon mariage.

Comme il terminait ces mots, Suzanne entra dans le cabinet.

– Depuis que nous nous sommes séparés, madame, lui dit M. de Louvois, j’ai fait une réflexion. Je veux bien, en considération de votre grande jeunesse, oublier la faute dont vous vous êtes rendue coupable.

– Ah ! pensa Suzanne, ce n’est déjà plus qu’une faute ; tout à l’heure c’était un crime.

– Mais, continua le ministre, j’attache une condition à cette faveur. Voilà M. de Pomereux qui est de votre connaissance, je crois, et que j’ai chargé de vous en instruire. Je vous laisse. M. le comte me portera votre réponse ; je désire qu’elle soit telle que je puisse vous mettre en liberté sur-le-champ.

M. de Louvois se retira, et M. de Pomereux et Suzanne restèrent seuls.


Après avoir laissé M. de Pomereux avec Mme d’Albergotti, M. de Louvois était allé rejoindre M. de Charny, qui l’attendait dans une pièce voisine.

– Je suis prêt, monseigneur, lui dit M. de Charny aussitôt qu’il l’aperçut.

– Il n’est pas encore temps, répondit le ministre.

– Auriez-vous renoncé à la vengeance ?

– Vous me connaissez trop pour le penser.

– Puis-je savoir, monseigneur, ce que vous comptez faire ?