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XV

OÙ Mlle DE PARDAILLAN ET Mlle DE SOUVIGNY CONNAISSENT TOUT À LA FOIS LES PLAISIRS DE LA VILLE ET CEUX DE LA CAMPAGNE

En prenant congé de Mlle de Souvigny et de Mlle de Pardaillan, le comte Godefroy-Henri se garda bien de dire tout ce qu’il savait ; sa conscience murmurait un peu, mais sa haine et son orgueil froissé en étouffaient les plaintes. Il motiva son départ sur un ordre exprès de l’empereur, et ne se hasarda pas dans des adieux trop longs. Il laissait, disait-il, les deux cousines entre les mains d’une personne sûre. Quand il se fut éloigné, Mme d’Igomer hâta sa marche vers Prague en ayant soin d’éviter tout ce qui pouvait trahir sa présence, et ce ne fut qu’en arrivant dans la résidence princière de Wallenstein que les deux captives apprirent entre les mains de qui la fortune implacable les avait de nouveau fait tomber.

Aussitôt qu’elles eurent mis pied à terre, Thécla courut au-devant d’elles, les deux bras ouverts, la joie dans les yeux, un frais sourire sur ses lèvres d’enfant. Un frisson glaça le sang dans les veines de Mlle de Souvigny.

— Pourquoi ces mains tendues ? pourquoi ces baisers ?