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XVIII

LA PETITE MAISON DE NUREMBERG Dans la soirée, et tandis que M. de Chaufontaine se promenait de long en large, exhalant sa rage par des paroles entrecoupées, devant la maison qui leur avait été assignée pour logis, un page se présenta et l’invita discrètement à le suivre :

— Où veux-tu me conduire ? demanda Renaud, qui n’avait pas l’esprit disposé aux aventures.

— Dans un lieu où vous ne serez pas fâché de vous rendre, répondit le page.

Carquefou, qui grignotait une aile de perdreau dans le voisinage, leva le nez.

— Monsieur le marquis, dit-il, m’est avis que ce pays n’est pas sûr au coucher du soleil ; on raconte par ici des histoires farouches de démons et de lutins auxquels se mêlent volontiers quelques sacripants… Restez au logis.

— Il s’agit de Mlle de Pardaillan, murmura le page à l’oreille de Renaud.

— Eh ! que ne parlais-tu plus vite ! Marche ! je te suis !

Renaud ne marchait pas, il courait sur les traces du messager, qu’il forçait de hâter le pas. Carquefou jeta l’os qu’il rongeait.