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XXIV
MADAME LOUISE ACKERMANN



Le très grand regret de la fin de vie de Mme Ackermann a été de laisser inachevées trois pièces qui lui tenaient au cœur.

Après sa pièce à Pascal, elle en voulait adresser une aussi à Voltaire, dont voici, dans son premier état, le début :

Il ne voltige plus, ce sourire, Voltaire,
Que l’on t’a reproché, dans la tombe où tu dors !
Mais si jamais pourtant les choses de la terre
Ont encor le pouvoir de réveiller les morts,
C’est un frisson d’horreur et de douleur profonde
Qui secouerait plutôt ton squelette indigné
Au spectacle honteux que t’offrirait un monde
Où pendant cinquante ans ton génie a régné.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Si jamais homme au monde a pu quitter la terre
Joyeux et fier de soi, certes ! c’est toi, Voltaire !
Tu venais de livrer le plus beau des combats,
Celui de la raison contre la foi stupide.
La victoire restait à ta plume intrépide
Et du fond du tombeau tu régnais ici-bas.