Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
IRÈNE ET LES EUNUQUES

porteur de mauvaises nouvelles, tandis que, les mosaïques de la muraille, les apôtres du Iesous, semblaient se suivre à la file sur la cimaise, pour rejoindre un christ de beauté arménienne, brun, avec une auréole cruciale, et une main roidement levée. Dans plusieurs coffres d’ivoire aux bas-reliefs populeux et tragiques, dont elle ouvrait maladroitement les couvercles bombés, la favorite chercha les épitres d’Alexis que son maître exigeait à grands cris, pour le convaincre de trahison sur le champ, le faire condamner par le peuple de l’Hippodrome, et lui envoyer les bourreaux. Elle ne trouva rien dans les évangéliaires. En vain, elle dégrafait les fermoirs d’or précipitamment. Et sa chevelure déboula de sa tête penchée, voila ses regards naïfs. L’Empereur furieux sauta du lit, puis de l’estrade. Son corps mat et velu se démena sans plus du succès. Alors il jura qu’il allait rappeler sa mère au pouvoir, aussi bien que les eunuques. Ensuite des calamités vengeresses aboliraient l’orgueil des Judas…

— En vérité, Nicéphore. Ceci contente ma volonté ! Va promptement jusqu’au palais d’Éleuthérion… Avertis la Très Pieuse Irène que son trône sera replacé dans la Magnaure, avant ce soir, qu’elle y pourra siéger avec les insignes, pour confondre ses ennemis et les miens… En vérité… Cours, galope, emprunte un cheval aux cataphractaires… Et reviens plus vite que la flèche bulgare.

Ainsi l’impératrice Irène fut conviée par le char-