Page:Adam - La Philosophie en France.djvu/18

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tique du moyen âge ? Enfin les autres doctrines, celles de Saint-Simon et des saint-simoniens, puis de Fourier, puis de Pierre Leroux et de Jean Reynaud, et surtout celle d’Auguste Comte, n’ont-elles pas toutes la prétention, plus ou moins justifiée, de ne faire appel qu’à la science, c’est-à-dire à des faits positifs et à des lois également positives, sans jamais sortir de la nature et de l’humanité ? Toutes ont ceci de commun, qu’elles s’en tiennent au relatif, et justement Comte appelle sans cesse à son aide l’histoire pour combattre l’idée de l’absolu. C’est le fantôme de l’absolu dont il voudrait exorciser le cerveau de l’homme : de l’absolu divin et de l’absolu humain, celui de la théologie et celui de la métaphysique ; et la doctrine qu’il propose à la place est celle du relativisme, qui n’est pas un perpétuel changement, comme croyaient les anciens (tout change, tout s’écoule, disait Héraclite), mais un progrès, dont le principal agent est, avec l’étude des lois de la société humaine, le sentiment de solidarité, qui rapproche, resserre et désormais doit unir de plus en plus tous les hommes.