Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/175

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Il écrivit à son ami Hetzel, et le pria d’annoncer avec ménagement aux siens sa résurrection.

Tous les Italiens exilés, auxquels se mêlaient les Hongrois du parti de l’indépendance, complétaient l’œuvre de Bixio parmi nous, et celle de Nigra dans les milieux mondains. Combien d’entre les abstentionnistes étaient prêts à marcher comme volontaires au secours de l’Italie, que l’Autriche menaçait !

La cour de Turin ne dédaignait aucune influence ; même le médium Daniel-Douglas Home servait la cause italienne. Dans toutes les tables qui tournaient chez l’Impératrice sous l’impulsion du célèbre spirite, les esprits interrogés répondaient : « Il faut faire la guerre à l’Autriche. »

L’Impératrice était à un tel point subjuguée par ce Home et par ses talents divinatoires qu’elle le laissait la traiter de façon familière et compromettante.

Home fit à cette époque des prédictions curieuses. M. de Girardin m’en communiqua une que je classai dans mes notes. Se sentant en défaveur, il prédit brutalement à l’Impératrice que son fils ne régnerait pas, que la dynastie des Napoléon ne se perpétuerait que par le prince Napoléon et sa descendance.

Bixio allait et venait chaque quinzaine de Paris à Turin. Mme d’Agoult fit un jour route avec lui pour aller voir jouer une pièce d’elle.