Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Mais, pour sortir de la rade de Gênes, il fallait chauffer le navire, mettre en mouvement la pompe pour emplir la machine. Cela faisait du bruit. Le bateau n’étant pas désigné comme partant, ce bruit attira l’attention de la police, qui descendit à bord.

« Grand émoi parmi les garibaldiens. Prévenu, je surviens et paie d’audace.

« Si vous ne me laissez pas partir, j’ai quarante hommes, dis-je, et je vous fais mettre à fond de cale.

« Je n’avais cependant pas, me dit Nino en interrompant son récit, l’idée de faire du sang. »

Et il poursuivit :

« La police quitta le bord, déclarant qu’elle allait revenir en force. On hâta le départ. Les armes et les munitions avaient été confiées à des contrebandiers, hommes sûrs qui devaient garder le tout dans une gorge, non loin de la mer ; mais un contrebandier arrive, effaré, racontant qu’ils ont été surpris, que tout est saisi. À cette nouvelle, mes hommes se troublent, hésitent, veulent être débarqués.

« Je me souviens tout à coup, continue Nino, qu’on a nouvellement approvisionné quelques petits forts sur la route. J’en fais part à mes volontaires et je leur propose d’en dévaliser un. Je les convainc et les emmène. Je trouvai des munitions, des armes, dans le fort, gardé par un petit poste. Je les enlevai.