Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faite de savoir et de sagesse, qu’Hippolyte Carnot. Jamais il n’a exprimé devant moi une pensée vulgaire. »

« Ma chère amie, me répondit Ronchaud, je ne vous envoie pas une lettre, mais un volume. Je suis certain que vous le lirez sans vous plaindre de sa longueur ; j’étais hier soir à l’agape mystérieuse que nous appelons le dîner de Mme d’Agoult chez Girardin. Personne n’est invité que Tribert, Littré, Carnot et moi. Nous nous réunissons en l’absence de notre noble et grande amie et nous parlons d’elle. Je lui envoie le rapport de la soirée. Cette fois, c’est à vous qu’il est dû, et Mme d’Agoult pardonnera. Nous n’étions avant-hier que trois : Girardin, Carnot et moi.

« J’ai d’abord commencé par dire à Carnot ce que vous aviez entendu de Renouvier et me chargiez de lui redire, mais j’ai ajouté : « Par exemple, je trouve Renouvier un bien vil flatteur. Pour posséder vos qualités, mon cher Carnot, vous n’avez eu que la peine de naître et d’hériter de tout ce que votre père avait de trop. Le fils de l’organisateur de la Victoire peut-il n’être pas ce qu’il est ? Bien mieux, comme vous n’avez pu vous assimiler seul tout ce que votre père vous a légué, il en reste une belle part pour votre fils aîné, Sadi, qui sera un jour, je le prédis hautement, digne de porter le grand nom de son grand-père et de perpétuer la noblesse de cœur de son père.