Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/298

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Toutes les belles choses vont par trois, disaient les Grecs. »

(Je lus plus tard à Sadi Carnot, lorsqu’il était ministre des finances, cette phrase de la lettre de Ronchaud. Il connaissait la prédiction, son père la lui avait redite lorsqu’il sortit premier de l’Ecole Polytechnique.)

De Ronchaud continuait :

« J’ai demandé à Carnot d’où il connaissait Renouvier, et il m’a répondu : « Quand j’étais ministre en 1848, j’avais la naïveté de croire qu’il fallait améliorer, réformer, voire un peu révolutionner et pour le moins mettre en lumière les hommes de progrès, à la condition qu’ils fussent équilibrés et pondérés. J’étudiai un à un les rouages de mon administration. Je fus convaincu de la nécessité de remanier les programmes d’instruction, de supprimer les choses caduques, de faire enfin des essais nouveaux et, parmi eux, de rechercher le moyen de former le caractère civique des jeunes générations ; caractère en accord avec notre race, notre histoire et notre idéal patriotique, sans oublier nos besoins modernes d’action et les connaissances pratiques de la vie. Je demandai à Renouvier, qui était secrétaire au ministère et avait donné des preuves d’une valeur exceptionnelle, de me faire un manuel d’éducation dans les idées que je viens d’indiquer. Il me remit quelques semaines après un pur chef-d’œuvre. Je voulus immédiatement répandre