Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alice danse de joie à l’idée de voir un sorcier.

Nous suivons Jean Reynaud et descendons au bord d’un torrent, dans un fouillis de verdure. Une hutte étrange est là, faite de branches d’arbres verts dont quelques-unes ont poussé. Le rebouteur a quelque chose d’Edmond dans le regard ; il est grand comme lui.

Jean Reynaud me prend par la main et lui dit :

« Voilà ma fille, elle est malade. Qu’est-ce que je dois lui faire ? »

Et il accompagne la présentation d’une belle pièce de cinq francs.

« C’est-y des drogues d’avenir que vous voulez ?

— D’avenir, » répondis-je.

Le sorcier s’adresse à Jean Reynaud :

« Elle a été bien malade, votre fille adoptée, » reprend-il.

Nous nous regardons tous.

« Comment adoptée ? répliqua Jean Reynaud.

— Oui adoptée, répète le sorcier. A n’est pas même la fille de vot’ dame, mais vous lui voulez tous les deux du bien, faites-lui miner de la pierre, bâtir une maison et tracer un jardin, ès’portera mieux que vous et aussi bien que moi. »

Alice danse un nouveau pas en chantonnant :

« Nous allons miner de la pierre, bâtir une maison, tracer un jardin. » Et elle recommence en ajoutant avec une belle révérence :