Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/52

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attention. Nous nous mesurons des yeux. Le silence dure…

« Coupez, me dit-il, en me présentant les tarots. » Je coupe, et ses cartes dans les mains il ajoute lentement : Vous venez pour un chien ! »

J’ai un soubresaut. Il continue :

« Ce chien n’est pas perdu, il est retourné à la campagne pour revoir une amie. Une dame l’a rencontré, l’a saisi au collier et désire le garder. Il est enfermé. Dans six semaines la dame qui le gâte le croira fixé, il s’échappera et ira aboyer à la campagne de ses maîtres. Averti on lui ouvrira. »

Je me lève et remercie.

« Mais, madame, ce n’est pas fini, ajoute Edmond. J’ai à vous dire votre bonne aventure.

— Merci bien, elle est mauvaise.

— Je saurai vous la faire entendre.

— Par exemple ! »

Je me dirige vers la porte. Edmond ne bouge pas.

« Vous aimez les formules, en voici une : nous sommes des charlatans.

— Ah ! je ne vous le fais pas dire.

— Oui, des charlatans quand nous essayons de démêler le destin d’une étoile dans le fouillis de la voie lactée… »

Je me rapproche.

« Mais quand nous avons sous les yeux une étoile visible à l’œil nu…

— Quoi ! je serais une étoile visible ? »