Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/94

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lancer le mien. Je lui répétai son mot : « Qu’est-ce que nous risquons ? »

Mes Idées anti-Proudhoniennes, habillées d’un : « Vient de paraître », s’étalèrent dans la vitrine de Taride le surlendemain de la fête impériale du 15 août, que Napoléon III avait voulu plus fêtée, parce que dans sa « magnanimité » il avait décrété une amnistie. On ne rencontrait pas, à ce moment-là, « un chat à Paris », comme on a dit de tout temps.

Je m’installai le 19 dans l’arrière-boutique de Taride. Je mis de belles dédicaces à une cinquantaine de volumes après avoir cherché, avec « mon éditeur », les noms les plus importants parmi les journalistes et les écrivains à qui je devais les offrir, et, le 20, je fis moi-même, en fiacre, ma liste à la main, la distribution de mes volumes dans les journaux, tandis qu’un petit commis de Taride portait de la même façon aux « célébrités » les exemplaires qui leur étaient destinés.

Espérant que cela me porterait bonheur, je commençai par le journal le Siècle, qui avait publié ma lettre à Alphonse Karr. Mon ami, le docteur de Bonnard, devait offrir de ma part mes Idées anti-Proudhoniennes au groupe de l’ancienne Démocratie pacifique, et un volume spécial à Toussenel.

Daniel Stern, George Sand, le père Enfantin, Nefftzer, Littré, Émile de Girardin, Louis Jourdan, Peyrat, Guéroult, M. de la Guéron-