Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/16

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Les mères mangent et boivent avec les parents et amis, aussitôt après leur accouchement.

Je me souviens qu’un été, ma mère avait parmi ses journalières, pour faner son foin, une femme enceinte. La malheureuse se sentit souffrante et le dit à son mari qui travaillait avec elle. « Couche-toi sur un mulon[1] de foin, lui répondit-il, ça va te reposer. »

Elle s’y coucha en effet, mais un quart d’heure après elle mettait un enfant au monde.

— Je ne pas capable de continuer mon travail, dit-elle et je vas rentrer à la maison.

Elle s’en alla à une assez grande distance, emportant son enfant dans son tablier. Deux jours après, elle recommençait à faner le foin.

C’est la marraine qui offre à son filleul sa première robe ; mais il ne doit l’étrenner qu’un

  1. Petite meule de foin.