Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/192

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dans la commune de Bruz (on prononce Marionnas), s’en allèrent un soir aux filois.

Il faisait quasiment nuit, lorsqu’elles arrivèrent près d’un grand marais dont il fallait faire le tour.

— Si nous pouvions le traverser, dit l’une d’elles, j’serions rendues tout de suite.

Ren n’est pu facile répondit une autre : V’là là une jument blanche, que je ne connais point, mais qui a l’air ben douce, et qui ne demandera pas mieux que de nous passer.

— Elle ne pourra toujours pas nous porter toutes les trois, ajouta la dernière.

— Elle en portera ben deux, répliquèrent-elles ; l’une restera de l’autre côté pendant que l’autre reviendra chercher la troisième.

Et la plus brave sauta sur la bête en disant : « Viens-ta, Victoire ? »

Et Victoire grimpa à son tour.

— Il y a encore de la place pour ta, Céleste. Viens vite.

En effet, jamais on n’avait vu jument si longue.