Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/193

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Céleste monta, elle aussi, et il y aurait encore eu de la place pour une quatrième.

La jument, talonnée par les filles qui jacassaient et riaient comme des folles, avança gaillardement dans l’eau qui lui monta bientôt jusqu’aux cuisses.

Les jeunesses étaient obligées pour ne pas se mouiller les pieds de se mettre presque à genoux sur la bête, ce qui les faisait rire encore plus.

Tout à coup, toutes les trois poussèrent un cri, la jument venait de disparaître dans le marais, et les filles barbotaient dans la vase.

Elles entendirent ricaner dans une touffe de jonc, et une voix leur dit :

Ah ! Ah ! Ah !
Les filles de la Marionnas,
Irou[1] cor aux filois !

Les malheureuses eurent tellement peur qu’elles se dépatouillèrent[2] ben vite et se sau-

  1. Irez-vous encore.
  2. Sortirent de l’eau.