Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/219

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commencer à arracher les légumes, à manger les fruits et à briser les fleurs. Il continua ainsi plusieurs nuits.

Le fermier du Frétay, furieux, indigné, ne put se contenir plus longtemps ; il chargea son fusil et poursuivit la méchante bête.

Cette levrette lui fit faire des courses échevelées au clair de lune. Quand elle le voyait fatigué et prêt à l’abandonner, elle s’arrêtait devant lui, se mettait sur le derrière en montrant les dents comme pour rire. Alors José ajustait le chien qui recevait la charge presque à bout portant sans avoir aucun mal. Néanmoins il s’amusait à faire la culbute et à rester étendu sans mouvement. Le chasseur se précipitait vers l’animal croyant l’avoir tué ; celui-ci se relevait prestement, en causant une peur effroyable à José, autour duquel il tournait jusqu’à ce que d’un coup de gueule, il lui eût emporté le fond de son pantalon. Bienheureux encore lorsqu’il n’emportait que la chemise. Après cela, il s’en allait ricaner derrière une haie.

Ne sachant plus à quel saint se vouer, José