Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/313

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Après sa mort, lorsque la servante, une nommée Baccand, alla, comme elle le faisait chaque jour, vers onze heures du matin, dans le fournil passer son blé noir pour faire la galette du déjeuner, elle entendit derrière elle soulever la clenche de la porte. Elle se détourna surprise et vit son défunt maître appuyé contre une échelle. Il était vêtu d’une chemise de toile fine et coiffé d’un bonnet de coton blanc.

Elle allait crier et appeler lorsque le fantôme disparut.

La pauvre fille était un brin innocente, aussi lorsqu’elle raconta cela aux autres domestiques de la ferme, tous se moquèrent d’elle et lui dirent qu’elle avait rêvé.

Mais comme à chaque fois qu’elle allait dans le fournil la vision reparaissait, et qu’elle en avait une peur horrible, elle alla dire à sa maîtresse ce qu’elle voyait chaque jour. Celle-ci également la crut folle et lui ordonna de faire sa besogne. « Demande à ton revenant ce qu’il veut, » dit-elle en plaisantant.

La fille, en pleurant, retourna dans le four-