Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/315

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Le lendemain de la dernière apparition, Marie Leveil, couturière à la journée, vint travailler chez l’orpheline qui lui raconta ce qu’elle avait vu, et la supplia en grâce de rester à coucher avec elle. « J’aurai peut-être, lui dit-elle, quand je te sentirai près de moi, le courage de demander à cette personne ce qu’elle me veut. »

L’ouvrière y consentit, et la nuit suivante le fantôme apparut, son cierge à la main.

— Qui êtes-vous ? dit en tremblant la pauvre fille.

— Je suis ta mère.

— Qu’exigez-vous de moi ?

— Que tu viennes, seule, prier sur ma tombe, à l’heure de minuit, pendant neuf nuits de suite.

— J’irai, ma mère.

Le village de Haume est à plus de deux lieues du cimetière, et il faut traverser la forêt de Laillé pour s’y rendre.

Louison Chesnot alla demander au curé de sa paroisse de prier Dieu de lui permettre d’accomplir sa promesse.