Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/316

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— Je t’accompagnerai, mon enfant, lui répondit le prêtre, et je resterai dans un champ, voisin du cimetière, pour te porter secours s’il en est besoin.

Le soir même, la fille suivie du curé de Laillé, se rendit au cimetière ; mais là, elle entendit une voix, sortant de la tombe, qui lui dit : « Ton voyage est nul, car tu n’es pas seule. Il faudra recommencer ta neuvaine la nuit prochaine. »

Le lendemain, et pendant neuf nuits, la pauvre enfant prit son cœur à deux mains, comme on dit chez nous, et alla prier sur la tombe de la défunte.

La neuvaine terminée, elle vit une colombe s’envoler des herbes, et elle entendit la voix de sa mère qui la remerciait : « Tu m’as sauvée des flammes éternelles, mon enfant, et tu n’as plus qu’à faire dire dix messes pour me permettre d’entrer au ciel. »

(Conté par Angèle Julien, de Laillé, âgée de 18 ans.)