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LA MADONE DE MAILLERAS

— Oh ! oui, de mon mieux. Mais j’ai pleuré, et puis on m’a enlevé mon oiseau.

— Pourquoi l’avais-tu pris, Jean ? Tu sais bien que je ne veux pas que tu déniches les oiseaux ; c’est une cruauté.

— Mais, sœur, je ne l’ai pas déniché ; c’est Francy qui me l’a donné, et il avait l’air d’avoir si grand froid, que j’ai voulu le réchauffer.

— Allons, dit Lizzie, qui voyait qu’il n’y avait pas grand mal dans l’incartade de son frère, puisque le malheur est réparé, n’y pensons plus. Assieds-toi et dîne, » ajouta-t-elle en lui donnant ce qu’elle avait soigneusement gardé pour le repas de l’enfant.

Il n’y avait que quelques minutes que Jean avait fini son dîner, lorsque la petite fille attendue par lui arriva. Jean, qui, aussitôt sorti de table, s’était placé en attente à la porte de la maison, vit déboucher une petite voiture qu’un domestique traînait dans la grande avenue qui conduisait du château de Pontmay au village de Mailleras. Il s’élança aussitôt de ce côté en appelant sa sœur, pour la prévenir de cette visite. L’enfant, auprès de laquelle il fut arrivé en quelques