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Belgique. Elle est située pour la plus grande partie fort au-dessous du niveau de la mer et des rivières, d’où le nom de Pays-Bas que lui donnaient les Germains[1] et celui de Hollande, hohl-land, pays creux, passé, par extension, d’une portion de territoire à toute la contrée.

Son aspect pittoresque est singulier sa constitution géologique ne ressemble à aucune autre. On a pu s’étonner qu’un tel pays se rencontrât, et personne ne le saurait voir sans quelque surprise, tant est grand le contraste de sa physionomie tranquille avec les conditions violentes de son existence. Né d’une lutte séculaire entre l’Océan et les fleuves, déposé par des déluges successifs, tour à tour élevé, abaissé, emporté ou rejeté par la vague, travaillé encore aujourd’hui sous nos yeux par des altérations soudaines et profondes, sous la constante menace des marées envahissantes, des inondations, des débâcles, en butte à toutes les fureurs neptuniennes, le sol des Pays-Bas n’en garde pas moins l’apparence d’une inaltérable paix.

Tout est douceur et lenteur, tout respire le calme et la sécurité dans ces paysages hollandais que impétuosité des vents et des flots a tant de fois bouleversés. En deçà de la chaine des dunes qui les protège contre l’Océan, la ligne horizontale y règne, à peine infléchie. Rien qui se dresse, rien qui se précipite. Des contours ondoyants, des surfaces planes comme des mi-.

  1. En allemand, Niederlande ; en hollandais, Nederlandene.