Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/14

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tradition constante un idiome et des mœurs qui leur sont propres, distingués par les Romains en grands et petits, Frisii majores et minores, ils occupaient la région comprise entre le Rhin et l’Ems qui fut longtemps appelée Basse-Germanie, et qui prit vers le milieu du onzième siècle les noms de Hollande et de Zéelande[1]

Les Frisons se sont attribué une antiquité fabuleuse. S’il en fallait croire un de leurs historiens, ils descendraient des Juifs dispersés après la captivité de Babylone. Plusieurs chroniqueurs les font venir de l’Inde, d’où leurs ancêtres, sous la conduite de trois frères, Friso, Saxo et Bruno, après avoir suivi les expéditions d’Alexandre et couru d’incroyables aventures, auraient abordé avec leurs vaisseaux à l’embouchure du Vlie ou Flevo, en l’an 313 avant l’ère chrétienne, bâti la vitte de Stavoren, que l’on devait appeler un jour la Ninive du Zuyderzée, et donné le nom de Frise au pays où ils se fixèrent.

La présence des Celtes a paru également attestée sur le sol des Pays-Bas par ces monuments mystérieux, par ces grands blocs de granit que les Romains comptaient au nombre des ouvrages d’Hercule et que l’on a nommés de nos jours pierres druidiques.

Sans rien préciser à cet égard, l’opinion moderne ne voit dans ces peuplades diverses que des noms particuliers, des transmigrations successives, durant le cours

  1. Zéeland, ou plutôt.Stéeland, " pays à lacs. "