Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/21

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gauloises se retirent. L’enthousiasme des Bataves eux-mêmes commence à fléchir. On dit que Velléda se laissa gagner par les présents des Romains et ne prédit plus à Civilis que la ruine. Le commandant des légions, Céréalis, fait des offres de paix. Une conférence a lieu sur le pont de la rivière Nabalia, aujourd’hui l’Yssel. On l’a rompu pour cette occasion et le courant sépare la parole des deux chefs d’armée. — Ici, la narration grandiose de Tacite s’interrompt brusquement. La figure de Civilis qu’il a évoquée du sein des ombres y retombe. On ignore le traité par lequel se resserre l’alliance romaine. On voit seulement dans ses effets qu’il ne porte nulle atteinte à l’honneur du nom batave. Après la soumission de Civilis, les cohortes bataves reprennent leur rang dans les armées impériales. A la suite de Suétonius Paulinus, elles aident les Romains à conquérir l’île de Mona, dernier asile des druides. Ce sont elles qui décident la victoire d’Agricola sur Galgacus dans les montagnes de la Calédonie.

Sous Probus, les Frisons donnent une preuve merveilleuse de cet amour jaloux de la race et de la patrie qui reste encore aujourd’hui le trait principal de leur caractère. Probus, qui par deux fois les avait battus sur le Rhin, en avait transplanté un grand nombre sur les bords de la mer Noire. Ennuyés de l’exil, dédaigneux des jouissances que leur offrait, sous un climat plus doux, une civilisation supérieure, les Frisons quittent tout à coup les terres qui leur avaient été distri-