Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/35

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Frise ses princes ou rois. Pendant toute cette durée, les Pays-Bas sont en proie aux guerres civiles. Toutes ces provinces et celles de la Belgique moderne s’entre-déchirent. En Hollande, les factions des hocks et des kabeljaaws (hameçons et morues) ; dans l’Utrecht, celles qui prenaient leur nom des deux familles rivales des Bronkhorsten et des Hekeren ; dans la Frise, dans la Gueldre, partout, les jalousies, les haines privées désolent le pays. Des schismes aussi, des persécutions, au sein de l’Église, ajoutent à la désolation générale. Tout n’est que séparation, division, factions et sectes ; jusqu’à ce que, enfin, par une suite d’alliances, de successions, d’achats, de conquêtes, la Frise, la Hollande et la Zéelande, l’Utrecht, la Gueldre et l’Overyssel, tous les Pays-Bas germaniques, se trouvent, conjointement avec les provinces belges, réduits, en 1426, sous la domination des princes de la maison de Bourgogne, pour passer à quelque temps de là, par le mariage de l’unique héritière de cette maison illustre avec un archiduc, dans la maison d’Autriche.

Mais la domination de la maison de Bourgogne, qui commence, en 1433, à la renonciation de la comtesse Jacoba en faveur de Philippe le Bon, ne fut jamais acceptée par les peuples des Pays-Bas comme l’avait été la dynastie nationale des comtes de Hollande. Elle s’imposa et se maintint par des armées permanentes composées de troupes étrangères. A l’aide de ces troupes soldées et disciplinées, contre lesquelles les milices bour-