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MAURIN DES MAURES

— Ses petits ne sont pas loin, probable ! dit le père… elle en doit bien avoir trois ou quatre… Il faudra veiller. Nous les tuerons quand ils seront grands. Ne prenons pas les bêtes par traîtrise, quand elles ont des petits…

Que vous dirai-je, messieurs, la compassion l’emporta :

— Regardez bien ! y êtes-vous ? Pas de regrets ?… une, deux !… adessias !

Posée à terre, la bête bondit…

Ici, entraîné par la force de ses souvenirs, Pastouré, interrompant Maurin, s’écria :

— Ah ! messieurs !… si vous l’aviez vu filer, cette mère !

— Et voilà le cœur de mon peuple ! conclut Maurin.

— Bravo ! dit M. Rinal ému. Là-dessus, je vais me coucher… Et je vous engage, Maurin, à ne pas sortir du tout avant quelque temps, pas plus la nuit que le jour. Demain nous reprendrons cette conversation.

— D’autant plus volontiers, dit M. Cabissol, que j’ai appris sur le compte d’un gros personnage, mari d’une femme dont l’influence, à Paris, nous est tout acquise en faveur de Maurin, une histoire des plus divertissantes, et je brûle de vous la conter.

— Parbleu, dit M. Rinal, vous me donnez envie d’être à demain !…

Et les quatre amis se séparèrent.