Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/187

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fut pas sans effet sur l’esprit du chef. Topeka saisit un moment favorable, et soit par une secrète sympathie pour cet intrépide jeune homme, soit pour démontrer la bravoure de son mari, elle tira de son sein un petit poignard en s’écriant :

— Le chef ne connaît pas la peur ! Il veut délier Quindaro pour qu’il puisse embrasser ses amis avant de mourir.

À ces mots elle se pencha sur le captif et coupa ses liens. En même temps, elle lui dit d’une voix basse et précipitée :

— Vous êtes bon. Les Faces-Pâles vous ont en haute estime : J’aime mon mari, ne dirigez pas vos coups sur lui.

Quindaro ne saisit pas tout d’abord le sens de ces paroles, tant une pareille intervention était inattendue. Mais, ce qu’il vit bien clairement, c’était qu’après avoir coupé les cordes Topeka, par un mouvement inaperçu, avait laissé tomber le couteau sous les pieds du prisonnier !

Le jeune Blanc était stupéfié : jamais semblable aventure ne serait entrée dans ses prévisions. Au premier moment il fut même contrarié d’une pareille assistance qui l’embarrassait en un cer-