Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

76
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Marshall fit un mouvement pour s’élancer dans la direction du coup de feu ; John le retint en murmurant à son oreille.

— N’ayez pas peur ; ils ne veulent pas blesser Dahlgren, car ils ambitionnent de s’en rendre maîtres pour leur propre usage. Silence ! ne bougeons pas ! et attendons les événements. Les Sauvages qui nous entourent sont nombreux, sans quoi ils ne se seraient pas hasardés à brûler de la poudre. C’est une ruse de leur part pour connaître nos forces. En attendant le jour, tout ce que nous pourrons faire de mieux c’est de nous tenir cachés et immobiles le plus longtemps que nous pourrons.

Le jeune officier, qui n’écoutait en ce moment qu’une imprudente bravoure, eut bien de la peine à suivre cet avis ; pourtant il se résigna de son mieux et attendit sans faire un mouvement.

La nuit s’écoula avec lenteur. Durant cet intervalle deux ou trois tentatives furent faites pour s’emparer du cheval : mais le noble animal se défendit victorieusement. On entendit aussi, à plusieurs reprises, des chuchotements, des frôlements dans les buissons, des respirations comprimées. Tout cela ne fit pas sortir les voya-