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COEUR-DE-PANTHÈRE

geurs de leurs cachettes : le conseil du vieux John était excellent ; Marshall ne put s’empêcher de le reconnaître intérieurement.

Enfin les premières lueurs de l’aurore se montrèrent ; mais on n’aperçut pas une créature humaine.

— Partons, dit Marshall, et continuons notre route.

— Pas maintenant ! répliqua le vieillard ; nous avons encore une rude besogne à faire. Les Sauvages sont cachés tout autour de nous derrière ces rochers ; ils n’attendent que notre apparition pour nous cribler de balles.

— Que faire, alors ? demanda le jeune officier.

— Il faut être plus rusés qu’eux. Vous allez rester ici en embuscade avec Oakley, pendant que j’irai faire une ronde dans les environs pour tâcher de découvrir quelque chose. — Oh ! ne me regardez pas avec tant de surprise ! Je ne suis pas si vieux et si cassé que je ne puisse encore escalader assez lestement les rochers et pratiquer les souplesses de la guerre indienne.

À ces mots, le vieillard prit sa carabine et se perdit dans les défilés de la montagne. Une heure se passa ainsi dans la plus fiévreuse attente : à