Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/42

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ceau exigu, pas plus gros que le petit doigt.

— Mon oncle ! inutile ! De l’ipécacuanha, du ricin, de l’eau-forte, tout ce que vous voudrez, excepté cet horrible régal !

— En tout cas, vous reviendrez une seconde fois à ceci, observa mistress Brainerd en prenant l’assiette de l’artiste, avec son sourire doux et calme ; il ne faut pas que vous sortiez de table, affamé.

— Volontiers, ma tante, bien volontiers : je suis tout honteux ce soir, d’avoir un appétit aussi immodéré, ou d’être aussi gourmand, car ce roastbeef est délicieux.

— Ah ! mon garçon ! quelqu’un sans appétit, dans ce pays-ci, serait un phénomène ; va ! mange toujours ! reprit l’oncle John facétieusement : je n’ai qu’un regret, c’est de ne pouvoir te convertir à l’urso-phagie.

— Voyons ! ne me parlez plus de ça ! je n’en toucherais pas une miette, pour un million de dollars.

— Finalement, vous êtes content de votre souper ?

— Quelle question ! c’est un festin digne de Lucullus.