Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/92

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sation, mais sur un sujet tout-à-fait différent.

— Maria, demanda-t-il, est-ce un reflet du soleil qui me trompe ? regardez là-bas dans le nord-est, et expliquez-moi ce que signifie cette fumée, fort peu naturelle, qui monte vers le ciel en si grande abondance.

— Je l’avais déjà remarquée depuis quelque temps. Jim ! dites-moi ce que vous pensez de cela.

Le Sioux retourna la tête et répondit :

— Ce sont les maisons des Settlers qui brûlent, les Indiens y ont mis le feu.

— Est-ce loin d’ici ?

— À six, huit, dix milles.

— En vérité, je le dis ! s’écrie Maria pâlissant de terreur, ces horribles Sauvages seront bientôt ici.

En dépit de son stoïcisme affecté, Halleck ne put dissimuler un mouvement de malaise. Réellement le danger mortel qui était imminent ne pouvait se révoquer en doute, et les sinistres pressentiments de la jeune fille terrifiée n’étaient que de trop réelles prophéties.

— Que l’enfer les confonde ! murmura l’artiste ; quel esprit malfaisant les anime donc ?