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LES PIEDS FOURCHUS

— Ce n’est pas étonnant après l’assaut que vous avez eu avec ce monstre.

— Mais, continua le Brigadier, nous avons entendu par là la voix de Luther, ce devait être lui, car Watch est ici ; tâchez donc de l’apercevoir pour que je sache comment il se fait qu’il ait rompu la consigne et laissé le camp pour venir nous trouver. Ah ! il est proche, le vieux Watch flaire son arrivée.

Comme le Brigadier parlait encore, Luther apparut en courant.

— Bonjour, Père, comment allez-vous aujourd’hui ?… et vos rhumatismes ?

— Assez joliment. Mais me direz-vous, Luther, pourquoi vous avez laissé le campement ?

— Ce n’est point ma faute, Père, Watch a voulu s’échapper et m’a traîné sur la neige au moins pendant cinq minutes, avant que j’aie pu le retenir. Il m’a bien fallu le suivre, à moins de lui tirer un coup de fusil, ce qui aurait été malheureux ; enfin il m’a été impossible de le ramener.

— Pourquoi ne le laissiez-vous pas aller ?

— Ah ! Père ! vous l’aviez défendu !

— Bien ! garçon, bien ! Et, quelles nouvelles du camp… du troupeau ?