Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

184
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

tions. Si on marchait un peu sur lui ?… qu’en dites-vous ?

— Courons ! s’écrièrent les deux frères en se lançant a la poursuite de l’inconnu, sans prendre aucune précaution, malgré tout ce que put leur dire Burleigh.

Au moment où, après avoir visité l’amorce de son fusil, il se préparait à les suivre par un sentier couvert, son regard vigilant aperçut un mouvement dans le fourré. Mais l’arrivée d’un nouveau venu détourna son attention. C’était le plus jeune fils du voisin Smith, qui accourait à perte d’haleine, élevant au-dessus de sa tête un billet tout froissé qu’il venait de tirer de sa veste soigneusement boutonnée.

Le maître d’école sentit tout son sang refluer au cœur, lorsque l’enfant lui cria en s’éventant avec son petit chapeau ravagé par les branches :

— Je savais bien que je vous trouverais, moi ! Je connais votre route quand on me dit que vous êtes à la chasse du moose !

Burleigh se détourna sans répondre, et déployant à la hâte le billet qu’on venait de lui remettre, lut ce qui suit :