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LES PIEDS FOURCHUS

de buffles dans une gorge de montagne, plutôt qu’un moose solitaire ; n’est-ce pas Joë ?

Joë fit un signe d’assentiment et visita amoureusement l’amorce de son fusil qu’il avait dressé contre l’appui de la cheminée.

Luther et Peletiah reparurent ployant sous les munitions.

— Il nous faudra des traîneaux, garçons ! cria le Brigadier en tambourinant des deux mains sur la table.

— Ils sont prêts, Père ! plutôt deux fois qu’une.

— Bien ! n’oublions pas de prendre aussi de l’avoine, quelques bottes de paille, des haches, deux ou trois bouts de planches, une scie ; tout ce qu’il faudra pour établir un campement.

— Pensez-vous suivre le sentier dont nous vous avons parlé, général ? demandèrent les étrangers.

Le vieux brave tressaillit ; ce titre ne lui avait pas été donné depuis qu’il avait quitté le service.

— Non, répondit-il, car il traverse des bois trop fourrés ; ne trouvez-vous pas ?

— C’est juste.