Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

78
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

— Où avez-vous trouvé les premières empreintes ?

— Près du Lac Moose-Head. (Tête de moose).

— Ah ! Et il y avait des pas de vache ou de veaux ? ou bien une piste ?

— Celle du mâle, sir, et rien de plus. Nous l’avons entendu bondir dans le fourré par-dessus les arbres, il y a même un endroit où nous avons vu des écorces rongées.

— C’était large ?

— Comme votre jambe, sir.

Luther ouvrit de grands yeux.

— Comment font-ils pour brouter de si grands morceaux d’écorce ?

— Ils se lèvent sur les pieds de derrière, tant haut qu’ils peuvent, avec leur premier andouiller ils font une profonde incision dans le tronc, ensuite leurs dents incisives achèvent l’opération ; ils arrachent ainsi des lambeaux de sept ou huit pieds quelquefois.

— Est-ce possible !

— Ah ! mais oui ! et souvent ils broient des arbustes qui ont plus d’un pouce de diamètre. Mais nous perdons là un temps précieux à bavarder. Allons ! Luther ! en avant les poignets ! Peletiah !