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dien, gisait étendu, mort, dans une mare de sang au milieu de la tente.

Le chasseur poussa un soupir à cette vue.

— Pauvre diable, dit-il avec un geste de pitié.

Après cette courte oraison funèbre, il lui enleva son sabre et ses épaulettes, sortit de la tente, suivi du chef indien, et rejoignit ses compagnons.

Les chevaux furent emmenés au campement des Comanches, ainsi que la patrouille faite prisonnière.

Puis Valentin et ses compagnons se roulèrent dans leurs couvertures et s’étendirent tranquillement auprès des feux en attendant le jour.

Les dragons n’étaient plus à craindre désormais.


XX.

L’Inconnu.

Le père Séraphin et don Pablo de Zarate avaient transporté le blessé dans le logement habité parle missionnaire.

Bien que la maison vers laquelle ils se dirigeaient fût peu éloignée, cependant les deux hommes, obligés à des précautions extrêmes, mirent assez de temps à faire le trajet.

Presque à chaque pas il leur fallait s’arrêter afin de ne pas trop fatiguer le blessé, dont les membres inertes ballottaient dans tous les sens.

— Cet homme est mort, dit don Pablo pendant une halte qu’ils firent sur la place de la Merced.

— Je le crains, répondit tristement le missionnaire ; cependant nous n’en sommes pas certains, notre con-