Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/70

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C’était en effet le fils aîné du squatter que le Cacique avait mutilé.

Le Cèdre-Rouge saisit dans ses bras le corps de son fils, qui était évanoui ; il le plaça en travers devant lui sur la selle, et la troupe repartit au galop.

Les Rangers avaient accompli leur œuvre ; ils avaient soixante chevelures humaines pendues à leurs ceintures.

La rancheria des Coras n’était plus qu’un monceau de cendres.

De tous les habitants de ce malheureux village, seul le Cacique avait survécu.

Il suffisait pour venger ses frères !


VIII.

La vallée du Bison.

Don Miguel Zarate, en quittant son fils, était remonté à cheval et s’était rendu tout droit au Paso, chez le juez de letras (juge criminel) don Luciano Perez.

L’hacendero était un des plus riches propriétaires de la contrée ; il connaissait à fond l’esprit des dépositaires de la justice dans son pays, il avait en conséquence eu le soin de se munir d’une bourse bien garnie.

Double raison pour intéresser le juge en sa faveur.

Ce fut en effet ce qui arriva.

Le digne don Luciano frémit en entendant le détail