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LES RÔDEURS DE FRONTIÈRES



XXIV

APRÈS LE COMBAT


Pendant près d’une demi-heure un silence de mort plana sur la clairière qui, à la suite du combat que nous avons décrit dans notre précédent chapitre, offrait l’aspect le plus triste et le plus lugubre.

Cependant John Davis qui n’avait en réalité reçu aucune blessure sérieuse, puisque sa chute avait été occasionnée simplement par le choc du puissant cheval du Scalpeur, ouvrit les yeux et jeta autour de lui un regard étonné ; la chute avait été assez violente pour lui causer de graves contusions et le plonger dans un profond évanouissement ; aussi, en reprenant connaissance, l’Américain, encore tout étourdi, ne se rappela-t-il plus dans le premier moment rien de ce qui s’était passé, et se demanda-t-il fort sérieusement comment il se faisait qu’il se trouvât dans cette singulière position.

Pourtant peu à peu ses idées s’éclaircirent, la mémoire lui revint, et il se souvint de cette lutte étrange et disproportionnée d’un homme seul contre vingt, lutte dont il était sorti vainqueur après avoir tué ou mis en fuite ses agresseurs.

— Hum ! murmura-t-il à part lui, quel qu’il soit, homme ou démon, cet individu est, by god ! un solide gaillard !

Il se releva avec quelque difficulté, tâtant avec