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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Vous croyez ?

— Caraï ! si je le crois, puisque je vous dis que j’ai sur moi la lettre.

— C’est juste ; mais dans quel but le général écrit-il au capitaine ?

Le soldat regarda un instant le chasseur d’un air narquois, puis changeant de ton tout à coup :

— Voulez-vous jouer cartes sur table ? lui dit-il en le regardant bien en face.

Le chasseur sourit.

— Bon ! répondit-il, je vois que nous pourrons nous entendre.

— Pourquoi pas ? Ce sont les conditions qui font tout entre caballeros. Ainsi, nous jouons franc jeu, hein ?

— C’est convenu.

— Avouez que vous voudriez bien connaître le contenu de cette lettre.

— Oh ! simple curiosité, je vous jure.

— Pardieu ! j’en suis convaincu ; eh bien, il ne tient qu’à vous de le savoir.

— Bon, ce ne sera pas long alors ; voyons vos conditions.

— Elles sont simples.

— Dites toujours.

— Regardez-moi bien ; vous ne me reconnaissez pas ?

— Ma foi, non.

— Cela me prouve que j’ai plus de mémoire que vous.

— C’est possible.

— Moi, je vous reconnais.

— Vous ?