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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

singulières, et pour si peu que vaille ma tête, je vous avoue que j’ai la faiblesse d’y tenir extraordinairement ; aussi je vous avertis que si vous n’avez pas de meilleures garanties à me donner, l’affaire est rompue.

— Ce serait dommage.

— Je le sais bien, mais c’est de votre faute et non de la mienne ; c’était à vous à mieux prendre vos mesures avant que de me venir trouver.

— Ainsi rien ne pourra vous convaincre de ma bonne foi ?

— Rien.

— Voyons, il faut en finir, s’écria le soldat avec impatience.

— Je ne demande pas mieux.

— Il est bien entendu entre nous, seigneurie, que vous me donnerez cinq cents onces d’or ?

— Si par votre moyen je m’empare de la conducta de plata.

— Pardieu !

— Je vous les promets.

— Cela suffit ; je sais que jamais vous ne manquez à votre parole.

Alors il déboutonna sa veste d’uniforme, prit un sachet suspendu à son cou par une chaînette d’acier et le présenta au capitaine :

— Connaissez-vous cela ? lui dit-il.

— Certes, répondit le Jaguar en se signant dévotement, c’est une relique.

— Bénite par le pape, ainsi que le prouve cette attestation.

— C’est vrai.

Il l’ôta de son cou et la plaça dans les mains du