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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

frère. Il y a trois lunes, le chef chassait avec son ami l’élan et le daim dans les prairies du Missouri, lorsqu’un guerrier pawnée arriva à toute bride, prit le chef en particulier et causa secrètement avec lui pendant de longues heures ; mon frère se souvient-il de cela ?

— Parfaitement, chef, je me souviens qu’après cette longue conversation le Renard-Bleu, car tel était le nom du guerrier pawnée, partit aussi rapidement qu’il était venu, et mon frère qui jusqu’à ce moment avait été gai et enjoué devint subitement triste ; malgré les questions que j’adressai à mon frère, il ne voulut pas me faire connaître la cause de cette subite tristesse et le lendemain au soleil il me quitta en me donnant rendez-vous ici pour aujourd’hui.

— Oui, répondit l’Indien, cela est exact, les choses se sont passées ainsi, mais ce qu’alors je ne pouvais pas dire, je vais maintenant l’apprendre à mon frère.

— Mes oreilles sont ouvertes, répondit le chasseur en s’inclinant, je crains que mon frère n’ait malheureusement que de mauvaises nouvelles à me donner.

— Mon frère jugera, dit-il : Voilà les nouvelles que m’apporta le Renard-Bleu. Un jour un visage pâle des Longs-Couteaux de l’Ouest était arrivé sur les bords de la rivière de l’Elk où s’élevait le village des Pawnées-Serpents, suivi d’une trentaine de guerriers des Visages-Pâles, de plusieurs femmes et de grandes maisons médecines traînées par des bisons rouges sans bosse et sans crinière. Ce Visage-Pâle s’arrêta à deux portées de flèches du village