Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Mon père donnera du tabac à son fils, afin qu’il fume le calumet de l’amitié à son retour.

— Peut-être, mais d’abord j’ai une question à vous adresser.

— Mon père peut parler, les oreilles de son fils sont ouvertes.

— Voici longtemps déjà, chef, répondit le capitaine, que nous sommes établis ici.

— Oui, la quatrième lune commence.

— En effet, depuis notre arrivée, bien souvent vous nous avez quittés sans nous en avertir.

— À quoi bon ? l’air et l’espace n’appartiennent pas aux Visages-Pâles, je suppose, le guerrier Pawnée est libre d’aller où bon lui semble : c’était un chef renommé dans sa tribu.

— Tout cela peut être vrai, chef, et ne m’importe guère, mais ce qui m’importe beaucoup, c’est la sûreté de ma famille et des hommes qui m’ont accompagné ici.

— Eh bien, fit le Peau-Rouge, en quoi le Visage-de-Singe peut-il porter atteinte à cette sûreté ?

— Je vais vous le dire, chef, écoutez-moi attentivement, car ce que vous allez entendre est sérieux.

— Le Visage-de-Singe n’est qu’un pauvre Indien, répondit avec ironie le Peau-Rouge, le Grand-Esprit ne lui a pas donné l’esprit clair et subtil des Visages-Pâles, cependant, il essaiera de comprendre mon père.

— Vous n’êtes pas aussi simple qu’il vous plaît de le paraître en ce moment, chef, je suis certain que vous me comprendrez parfaitement, si vous voulez vous en donner la peine.

— Le chef essaiera.